Les premières expériences
Les premières expériences
En Afrique francophone, diverses tentatives d'approches biographiques quantitatives ont été tentées dès les années 1970. Par exemple, Philippe Haeringer (1972) propose, à partir d'une transcription synoptique d'entretiens libres portant principalement sur les étapes migratoires, la mobilité résidentielle, la mobilité professionnelle, les relations avec le village d'origine, l'évolution des situations familiales, de dresser des profils de parcours migratoires d'un millier de migrants à Abidjan. De son côté Emile Lebris (1982), à l'aide d'un recueil de biographies effectué à Lomé, tente de mettre en évidence le système résidentiel des migrants, à travers, entre autres, une illustration graphique et cartographique.
Une des premières enquêtes à utiliser une approche de type biographique au niveau national a été réalisée au Burkina Faso en 1974-75 (Coulibaly, Gregory et Piché, 1980). Même si à l'époque les techniques d'analyse biographique ne sont pas encore utilisées, l'enquête nationale sur les mouvements migratoires du Burkina Faso a permis une multitude d'analyses nouvelles dont celles sur les cheminements migratoires (Piché, Gregory et Lavoie, 1984) et sur l'histoire des migrations de travail (Cordell, Gregory et Piché, 1996).
Une première tentative d'approche statistique à partir d'un questionnaire fermé, se prêtant mieux à une analyse sur des échantillons importants a été tentée en 1986 à Pikine dans la banlieue de Dakar (Antoine, Bry, Diouf, 1988). Toutefois cette enquête souffrait de nombreuses imperfections mêlant souvent à des questions biographiques des informations transversales.
Ces diverses approches, se focalisent sur des aspects spécifiques de la biographie (migration dans un cas, fécondité et mortalité dans l'autre) et ne mettent pas totalement en relation l'ensemble des itinéraires de l'individu.